Plus belle que les larmes
J'empêche en respirant certaines gens de vivre
Je trouble leur sommeil d'on ne sait quels remords
Il paraît qu'en rimant je débouche les cuivres
Et que ca fait un bruit à réveiller les morts
Ah si l'écho des chars dans mes vers vous dérange
S'il grince dans mes cieux d'étranges cris d'essieu
C'est qu'à l'orgue l'orage a détruit la voix d'ange
Et que je me souviens de Dunkerque Messieurs
C'est de très mauvais goût j'en conviens Mais qu'y faire
Nous sommes quelques-uns de ce mauvais goût-là
Qui gardons un reflet des flammes de l'enfer
Que le faro du Nord à tout jamais saoula
Quand je parle d'amour mon amour vous irrite
Si j'écris qu'il fait beau vous me criez qu'il pleut
Vous dites que mes prés ont trop de marguerites
Trop d'étoiles ma nuit trop de ciel bleu mon ciel bleu
Comme le carabin scrute le coeur qu'il ouvre
Vous cherchez dans mes mots la paille de l'émoi
N'ai-je pas tout perdu le Pont-Neuf et le Louvre
Et ce n'est pas assez pour vous venger de moi
Vous pouvez condamner un poète au silence
Et faire d'un oiseau du ciel un galérien
Mais pour lui refuser le droit d'aimer la France
Il vous faudrait savoir que vous n'y pouvez rien
La belle que voici va-t'en de porte en porte
Apprendre si c'est moi qui t'avais oubliée
Tes yeux ont la couleur des gerbes que tu portes
Le printemps d'autrefois fleurit ton tablier
Notre amour fut-il feint notre passion fausse
Reconnaissez ce front ce ciel soudain troublé
Par un regard profond comme parfois la Beauce
Qu'illumine la zizanie au coeur des blés
N'a-t-elle pas ces bras que l'on voit aux statues
Au pays de la pierre où l'on fait le pain blond
Douce perfection par quoi se perpétue
L'ombre de Jean Racine à la Ferté-Milon
Le sourire de Reims à ses lèvres parfaites
Est comme le soleil à la fin d'un beau soir
Pour la damnation des saints et des prophètes
Ses cheveux de Champagne ont l'odeur du pressoir
Ingres de Montauban dessina cette épure
Le creux de son épaule ou! s'arrête altéré
Le long désir qui fait le trésor d'une eau pure
A travers le tamis des montagnes filtré
O Laure l'aurait-il aimée à ta semblance
Celle pour qui meurtrie aujourd'hui nous saignons
Ce Pétrarque inspiré comme le fer de lance
Par la biche échappée aux chasseurs d'Avignon
Appelez appelez pour calmer les fanto2mes
Le mirage doré de mille-et-un décors
De Saint-Jean-du-Désert aux caves de Branto2me
Du col de Roncevaux aux pentes du Vercors
Il y a dans le vent qui vient d'Arles des songes
Qui pour en parler haut sont trop près de mon coeur
Quand les marais jaunis d'Aunis et de SaintOnge
Sont encore rayés par les chars des vainqueurs
Le grand tounoi des noms de villes et provinces
Jette un défi de fleurs à la comparaison
Qui se perd dans la trace amoureuse des princes
Confond dans leur objet le rêve et sa raison
O chaînes qui barraient le ciel et la Durance
O terre des bergers couleur de ses raisins
Et Manosque si doux à François roi de France
Qu'il écrivit son nom sur les murs sarrasins
Moins douce que tu n'es ma folle ma jalouse
Qui ne sait pas te reconnaître dans mes vers
Arrêtons-nous un peu sur le seuil de Naurouze
Où notre double sort hésite entre deux mers
Non tu veux repartir comme un chant qui s'obstine
Où t'en vas-tu Déjà passé le Mont Ventoux
C'est la Seine qui coule en bas et Lamartine
Rêve à la Madeleine entre des pommiers doux
Femme vin généreux berceuse ou paysage
Je ne sais plus vraiment qui j'aime et qui je peins
Et si ces jambes d'or si ces fruits de corsage
Ne sont pas au couchant la Bretagne et ses pins
Gorgerin de blancheur où ma bouche mendie
Cidre et lait du bonheur Plénitude à dormir
Pour toi se crèveront secrète Normandie
Les soldats en exil aux ruines de Palmyre
Je ne sais plus vraiment où commencent les charmes
Il est de noms de chair comme les Andelys
L4image se renverse et nous montre ses larmes
Taisez-vous taisez-vous Ah Paris mon Paris
Lui qui sait des chansons et qui fait des colères
Qui n'a plus qu'aux lavoirs des drapeaux délavés
Métropole pareille à l'étoile polaire
Paris qui n'est Paris qu'arrachant ses pavés
Paris de mes malheurs Paris du Cours-la-Reine
Paris des Blancs-Manteaux Paris de Février
Du Faubourg Saint-Antoine aux côteaux de Suresnes
Paris plus déchirant qu'un cri de vitrier
Fuyons cette banlieue atroce où tout commence
Une aube encore une aube et peut-être la vie
Mais l'Oise est sans roman la Marne sans romance
Dans le Valois désert il n'est plus de Sylvie
Créneaux de le mémoire ici nous accoudâmes
Nos désirs de vingt ans au ciel en porte-à-faux
Ce n'était pas l'amour mais le Chemin des Dames
Voyageur souviens-toi du Moulin de Laffaux
Tu marches à travers des poussières fameuses
Poursuivant devant toi de pays en pays
Dans la forêt d'Argonne et sur les Hauts-de-Meuse
L'orient d'une gloire immortelle et trahie
Comme un chevreuil blessé que le fuyard fléchisse
L'oeil bleu des mares veille au sous-bois fléché d'or
Halte sur le chemin du banni vers la Suisse
Au pays de Courbet qu'aime la mandragore
Je t'ai perdue Alsace où quand le Rhin déborde
Des branches éblouis tombent droit les faisans
Où Werther a Noël pour un instant s'accorde
D'oublier sa douleur avec les paysans
L'orage qui sévit de Dunkerque à Port-Vendres
Couvrira-t-il toutes les voix que nous aimons
Nul ne pourrait chasser la légende et reprendre
La bauge de l'Ardenne aux quatre fils Aymon
Nul ne pourrait de nous chasser ce chant de flûte
Qui s'élève de siècle en siècle à nos gosiers
Les lauriers sont coupés mais il est d'autres luttes
Compagnons de la Marjolaine Et des rosiers
Dans les feuilles j'entends le galop d'une course
Arrête-toi fileuse Est-ce mon coeur trop plein
L'espoir parle à la nuit le langage des sources
Ou si c'est un cheval et si c'est Duguesclin
Qu'importe que je meure avant que se dessine
Le visage sacré s'il doit renaître un jour
Dansons ô mon enfant dansons la capucine
Ma patrie est la fin la misère et l'amour
J'empêche en respirant certaines gens de vivre
Je trouble leur sommeil d'on ne sait quels remords
Il paraît qu'en rimant je débouche les cuivres
Et que ca fait un bruit à réveiller les morts
Ah si l'écho des chars dans mes vers vous dérange
S'il grince dans mes cieux d'étranges cris d'essieu
C'est qu'à l'orgue l'orage a détruit la voix d'ange
Et que je me souviens de Dunkerque Messieurs
C'est de très mauvais goût j'en conviens Mais qu'y faire
Nous sommes quelques-uns de ce mauvais goût-là
Qui gardons un reflet des flammes de l'enfer
Que le faro du Nord à tout jamais saoula
Quand je parle d'amour mon amour vous irrite
Si j'écris qu'il fait beau vous me criez qu'il pleut
Vous dites que mes prés ont trop de marguerites
Trop d'étoiles ma nuit trop de ciel bleu mon ciel bleu
Comme le carabin scrute le coeur qu'il ouvre
Vous cherchez dans mes mots la paille de l'émoi
N'ai-je pas tout perdu le Pont-Neuf et le Louvre
Et ce n'est pas assez pour vous venger de moi
Vous pouvez condamner un poète au silence
Et faire d'un oiseau du ciel un galérien
Mais pour lui refuser le droit d'aimer la France
Il vous faudrait savoir que vous n'y pouvez rien
La belle que voici va-t'en de porte en porte
Apprendre si c'est moi qui t'avais oubliée
Tes yeux ont la couleur des gerbes que tu portes
Le printemps d'autrefois fleurit ton tablier
Notre amour fut-il feint notre passion fausse
Reconnaissez ce front ce ciel soudain troublé
Par un regard profond comme parfois la Beauce
Qu'illumine la zizanie au coeur des blés
N'a-t-elle pas ces bras que l'on voit aux statues
Au pays de la pierre où l'on fait le pain blond
Douce perfection par quoi se perpétue
L'ombre de Jean Racine à la Ferté-Milon
Le sourire de Reims à ses lèvres parfaites
Est comme le soleil à la fin d'un beau soir
Pour la damnation des saints et des prophètes
Ses cheveux de Champagne ont l'odeur du pressoir
Ingres de Montauban dessina cette épure
Le creux de son épaule ou! s'arrête altéré
Le long désir qui fait le trésor d'une eau pure
A travers le tamis des montagnes filtré
O Laure l'aurait-il aimée à ta semblance
Celle pour qui meurtrie aujourd'hui nous saignons
Ce Pétrarque inspiré comme le fer de lance
Par la biche échappée aux chasseurs d'Avignon
Appelez appelez pour calmer les fanto2mes
Le mirage doré de mille-et-un décors
De Saint-Jean-du-Désert aux caves de Branto2me
Du col de Roncevaux aux pentes du Vercors
Il y a dans le vent qui vient d'Arles des songes
Qui pour en parler haut sont trop près de mon coeur
Quand les marais jaunis d'Aunis et de SaintOnge
Sont encore rayés par les chars des vainqueurs
Le grand tounoi des noms de villes et provinces
Jette un défi de fleurs à la comparaison
Qui se perd dans la trace amoureuse des princes
Confond dans leur objet le rêve et sa raison
O chaînes qui barraient le ciel et la Durance
O terre des bergers couleur de ses raisins
Et Manosque si doux à François roi de France
Qu'il écrivit son nom sur les murs sarrasins
Moins douce que tu n'es ma folle ma jalouse
Qui ne sait pas te reconnaître dans mes vers
Arrêtons-nous un peu sur le seuil de Naurouze
Où notre double sort hésite entre deux mers
Non tu veux repartir comme un chant qui s'obstine
Où t'en vas-tu Déjà passé le Mont Ventoux
C'est la Seine qui coule en bas et Lamartine
Rêve à la Madeleine entre des pommiers doux
Femme vin généreux berceuse ou paysage
Je ne sais plus vraiment qui j'aime et qui je peins
Et si ces jambes d'or si ces fruits de corsage
Ne sont pas au couchant la Bretagne et ses pins
Gorgerin de blancheur où ma bouche mendie
Cidre et lait du bonheur Plénitude à dormir
Pour toi se crèveront secrète Normandie
Les soldats en exil aux ruines de Palmyre
Je ne sais plus vraiment où commencent les charmes
Il est de noms de chair comme les Andelys
L4image se renverse et nous montre ses larmes
Taisez-vous taisez-vous Ah Paris mon Paris
Lui qui sait des chansons et qui fait des colères
Qui n'a plus qu'aux lavoirs des drapeaux délavés
Métropole pareille à l'étoile polaire
Paris qui n'est Paris qu'arrachant ses pavés
Paris de mes malheurs Paris du Cours-la-Reine
Paris des Blancs-Manteaux Paris de Février
Du Faubourg Saint-Antoine aux côteaux de Suresnes
Paris plus déchirant qu'un cri de vitrier
Fuyons cette banlieue atroce où tout commence
Une aube encore une aube et peut-être la vie
Mais l'Oise est sans roman la Marne sans romance
Dans le Valois désert il n'est plus de Sylvie
Créneaux de le mémoire ici nous accoudâmes
Nos désirs de vingt ans au ciel en porte-à-faux
Ce n'était pas l'amour mais le Chemin des Dames
Voyageur souviens-toi du Moulin de Laffaux
Tu marches à travers des poussières fameuses
Poursuivant devant toi de pays en pays
Dans la forêt d'Argonne et sur les Hauts-de-Meuse
L'orient d'une gloire immortelle et trahie
Comme un chevreuil blessé que le fuyard fléchisse
L'oeil bleu des mares veille au sous-bois fléché d'or
Halte sur le chemin du banni vers la Suisse
Au pays de Courbet qu'aime la mandragore
Je t'ai perdue Alsace où quand le Rhin déborde
Des branches éblouis tombent droit les faisans
Où Werther a Noël pour un instant s'accorde
D'oublier sa douleur avec les paysans
L'orage qui sévit de Dunkerque à Port-Vendres
Couvrira-t-il toutes les voix que nous aimons
Nul ne pourrait chasser la légende et reprendre
La bauge de l'Ardenne aux quatre fils Aymon
Nul ne pourrait de nous chasser ce chant de flûte
Qui s'élève de siècle en siècle à nos gosiers
Les lauriers sont coupés mais il est d'autres luttes
Compagnons de la Marjolaine Et des rosiers
Dans les feuilles j'entends le galop d'une course
Arrête-toi fileuse Est-ce mon coeur trop plein
L'espoir parle à la nuit le langage des sources
Ou si c'est un cheval et si c'est Duguesclin
Qu'importe que je meure avant que se dessine
Le visage sacré s'il doit renaître un jour
Dansons ô mon enfant dansons la capucine
Ma patrie est la fin la misère et l'amour
Más bella que las lágrimas
Mi respiro perturba la vida a cierta gente:
como vago reproche los mantiene despiertos;
tal vez porque mi canto cual un cobre estridente
pudiera despertar con su clangor los muertos.
Ah! si os hiere mi verso con su tonada bélica
-rugir que a vuestro oído no queréis que se acerque-
es que en el arpa el treno mató la voz angélica
y resurgen los ecos pávidos de Dunkerque.
Verdad: en recordarlo mi mal gusto compendio...
Así somos algunos: en sus cuerpos quizás
perduran los mordiscos del infernal incendio
que los faros del Norte contemplaran jamás.
Si te nombro, Amor mío, burla y odio concitas;
si alabo el sol, vosotros el invernal derroche;
decís que en mi pradera sobran las margarita,
azules en mi cielo y estrellas en mi noche.
Buscáis en mis palabras a ver qué se descubre,
como fino escalpelo que escarba un corazón...
Tal vez me fuera poco perder Pont-neuf y el Louvre,
que aún vuestra venganza pide satisfacción.
De alados cancioneros podréis hacer galeotes;
ahuyentar al poeta podrá vuestra elegancia;
pero nunca podrán vuestros serviles brotes
arrebatar el dón de nuestro amor a Francia.
Oye tú, pasajera que vas de puerta en puerta:
tal vez yo soy el hombre que vuelve de tu olvido;
colma tu delantal la primavera muerta,
y de un color de parvas tus ojos se han teñido.
¿Mintió nuestro embeleso? ¿Mintió nuestra ternura?
Mirad aquesta frente nublada por el sol...
Pero el ansia renace cual se ve en la llanura
por entre las espigas surgir el ababol.
¿Y no son estos brazos los de las Afroditas
que entre la mies dorada coronan el peñón?
Plenitud encantada que eterna resucitas
la sombra de Racine en la Ferté-Milón.
La sonrisa de Reims con sus labios perfectos
es el sol que se apaga sobre una tarde eximia;
y para perdición de profetas y electos
sus trenzas de champaña trascienden a vendimia.
Ingres de Montalbán trazó la arquitectura
y el cuenco de esos hombros donde pára tranquilo
el ansiado tesoro .de la linfa más pura
filtrada en las raíces del álamo y el tilo.
Oh Laura! como a ti, Petrarca habría cantado
a esta Francia que sangra por nuestro corazón;
sangrante corza en fuga que lleva en el costado
la jabalina de los monteros de Aviñón.
Invoca el espejismo de mil y una grandezas
que sosieguen fantasmas, donde el gemir acalles:
Brantome, San Juan de Acre -cavas y fortalezas,
laderas y gargantas- Vercors y Roncesvalles.
Con el viento que llega de Arlés vuelven los sueños
-el corazón apenas los nombra en un rumor-.
En Aunis y en Saintonge los marjales trigueños
muestran aún el surco brutal del invasor.
Alta ronda de urbes, de villas y comarcas,
erguidas como flores de un esplendor rival,
y en pos de la galante huella de los monarcas
Razón y Sueño cifran en un solo ideal.
Oh cautiva Durance, oh cielo encadenado.
Suelo pastor vestido de racimos maduros;
país con cuyo nombre tan dulcemente amado
marcaba el Rey de Francia los sarracenos muros.
Como tú misma es dulce la locura en desvelo
porque te reconozcan de mi canto a la luz;
y pues entre dos mares vacila nuestro duelo,
detenga nuestros pasos el umbral de Naurouze.
¡Mas, no! Tornas al vuelo, clamor insosegable...
¿A dónde vas? asado Mont-Ventoux, allá el Sena
en lo hondo se fuga, y entre un deleitable
manzanar, Lamartine sueña en la Magdalena.
Mujer, vinos fragantes, madrigales, montaña:
¿cuáles pintaré? ¿cuáles más vivamente adoro?
¿Son esos los pomares de tu seno, Bretaña,
y esas gemas tus pinos en ponientes de oro?
Alba gorguera donde los labios abrasados
mendigan cidra y leche. Plenitud que suspira,
Normandía secreta, por ti los desterrados
caballeros poblaron las ruinas de Palmira.
En verdad ya no sé dónde empieza el encanto...
Hay nombres que son carne como los de Andelyz.
Oh rostro que te vuelves por no mostrar el llanto,
pliega tus labios. ..Cálla, oh París, mi Parísl
París de las canciones, París de la Bastilla;
hoy sólo tus albercas están embanderadas...
Como estrella polar no ya tu frente brilla:
París lo eres tan sólo formando barricadas.
París de nuestros bienes, París de nuestros males;
París del Cours-la-Reine, Corte de Flor-de-lys;
de suburbio en suburbio por todos los umbrales,
tu nombre, más que un grito nos desgarra, Paris.
Huyamos de este sitio donde la atroz germina;
la vida aún aguarda su amanecer incierto;
del Oise y el Marne falta la epopeya leonina;
y Sylvia ya no cruza por el Valois desierto.
Almenar del recuerdo donde alzaran sus llamas
los sueños de veinte años a un cielo que mintió;
y en vez de amor, el negro Camino de las Damas,
y el crepitar del rojo molino de Laffaux.
Atraviesa la ruta polvorienta y famosa
de país en país persiguiendo incansada
por la selva de Argonne y en los Altos del Mosa
que renazca perenne tu gloria traicionada.
Como ciervo flechado que trémulo agoniza,
bajo el bosque se azulan los ojos de la charca...
Descanso de destierro que va camino a Suiza,
la que amara Courbet, la plácida comarca.
Te he perdido, Alsacia, donde si el Rhin desborda,
faisanes deslumbrados caen de los encinos;
donde Werther su treno por un instante asorda,
compasándolo al júbilo de coros campesinos.
De Port~Vendre a Dunkerque la tromba de tortura
no podrá enmudecer la voz de nuestras venas;
nadie podrá romper la mágica armadura
que Aymon forjó en el rojo cubil de las Ardenas.
A los férvidos labios no habrá quien arrebate
la flauta que a los siglos entrega su raudal;
tras la siega de lauros, aún llama al combate,
hermanos en la espiga, la hierba y el rosal.
Se oye entre las hojas un galopar que avanza...
Hilandera, suspénde: mi pecho va a estallar.
Hablan en voz de fuente la noche y la esperanza...
Si fuera Duguesclin volviendo a batallar...
Qué importa que yo muera sin que la veneranda
faz mire dibujarse bajo el solar fulgor.
Dancemos, hijo mío, la loca zarabanda.
Mi patria es la Miseria y el Hambre y el Amor.
Versión de Carlos López Narváez
Louis Aragon (1897-1982)
Mi respiro perturba la vida a cierta gente:
como vago reproche los mantiene despiertos;
tal vez porque mi canto cual un cobre estridente
pudiera despertar con su clangor los muertos.
Ah! si os hiere mi verso con su tonada bélica
-rugir que a vuestro oído no queréis que se acerque-
es que en el arpa el treno mató la voz angélica
y resurgen los ecos pávidos de Dunkerque.
Verdad: en recordarlo mi mal gusto compendio...
Así somos algunos: en sus cuerpos quizás
perduran los mordiscos del infernal incendio
que los faros del Norte contemplaran jamás.
Si te nombro, Amor mío, burla y odio concitas;
si alabo el sol, vosotros el invernal derroche;
decís que en mi pradera sobran las margarita,
azules en mi cielo y estrellas en mi noche.
Buscáis en mis palabras a ver qué se descubre,
como fino escalpelo que escarba un corazón...
Tal vez me fuera poco perder Pont-neuf y el Louvre,
que aún vuestra venganza pide satisfacción.
De alados cancioneros podréis hacer galeotes;
ahuyentar al poeta podrá vuestra elegancia;
pero nunca podrán vuestros serviles brotes
arrebatar el dón de nuestro amor a Francia.
Oye tú, pasajera que vas de puerta en puerta:
tal vez yo soy el hombre que vuelve de tu olvido;
colma tu delantal la primavera muerta,
y de un color de parvas tus ojos se han teñido.
¿Mintió nuestro embeleso? ¿Mintió nuestra ternura?
Mirad aquesta frente nublada por el sol...
Pero el ansia renace cual se ve en la llanura
por entre las espigas surgir el ababol.
¿Y no son estos brazos los de las Afroditas
que entre la mies dorada coronan el peñón?
Plenitud encantada que eterna resucitas
la sombra de Racine en la Ferté-Milón.
La sonrisa de Reims con sus labios perfectos
es el sol que se apaga sobre una tarde eximia;
y para perdición de profetas y electos
sus trenzas de champaña trascienden a vendimia.
Ingres de Montalbán trazó la arquitectura
y el cuenco de esos hombros donde pára tranquilo
el ansiado tesoro .de la linfa más pura
filtrada en las raíces del álamo y el tilo.
Oh Laura! como a ti, Petrarca habría cantado
a esta Francia que sangra por nuestro corazón;
sangrante corza en fuga que lleva en el costado
la jabalina de los monteros de Aviñón.
Invoca el espejismo de mil y una grandezas
que sosieguen fantasmas, donde el gemir acalles:
Brantome, San Juan de Acre -cavas y fortalezas,
laderas y gargantas- Vercors y Roncesvalles.
Con el viento que llega de Arlés vuelven los sueños
-el corazón apenas los nombra en un rumor-.
En Aunis y en Saintonge los marjales trigueños
muestran aún el surco brutal del invasor.
Alta ronda de urbes, de villas y comarcas,
erguidas como flores de un esplendor rival,
y en pos de la galante huella de los monarcas
Razón y Sueño cifran en un solo ideal.
Oh cautiva Durance, oh cielo encadenado.
Suelo pastor vestido de racimos maduros;
país con cuyo nombre tan dulcemente amado
marcaba el Rey de Francia los sarracenos muros.
Como tú misma es dulce la locura en desvelo
porque te reconozcan de mi canto a la luz;
y pues entre dos mares vacila nuestro duelo,
detenga nuestros pasos el umbral de Naurouze.
¡Mas, no! Tornas al vuelo, clamor insosegable...
¿A dónde vas? asado Mont-Ventoux, allá el Sena
en lo hondo se fuga, y entre un deleitable
manzanar, Lamartine sueña en la Magdalena.
Mujer, vinos fragantes, madrigales, montaña:
¿cuáles pintaré? ¿cuáles más vivamente adoro?
¿Son esos los pomares de tu seno, Bretaña,
y esas gemas tus pinos en ponientes de oro?
Alba gorguera donde los labios abrasados
mendigan cidra y leche. Plenitud que suspira,
Normandía secreta, por ti los desterrados
caballeros poblaron las ruinas de Palmira.
En verdad ya no sé dónde empieza el encanto...
Hay nombres que son carne como los de Andelyz.
Oh rostro que te vuelves por no mostrar el llanto,
pliega tus labios. ..Cálla, oh París, mi Parísl
París de las canciones, París de la Bastilla;
hoy sólo tus albercas están embanderadas...
Como estrella polar no ya tu frente brilla:
París lo eres tan sólo formando barricadas.
París de nuestros bienes, París de nuestros males;
París del Cours-la-Reine, Corte de Flor-de-lys;
de suburbio en suburbio por todos los umbrales,
tu nombre, más que un grito nos desgarra, Paris.
Huyamos de este sitio donde la atroz germina;
la vida aún aguarda su amanecer incierto;
del Oise y el Marne falta la epopeya leonina;
y Sylvia ya no cruza por el Valois desierto.
Almenar del recuerdo donde alzaran sus llamas
los sueños de veinte años a un cielo que mintió;
y en vez de amor, el negro Camino de las Damas,
y el crepitar del rojo molino de Laffaux.
Atraviesa la ruta polvorienta y famosa
de país en país persiguiendo incansada
por la selva de Argonne y en los Altos del Mosa
que renazca perenne tu gloria traicionada.
Como ciervo flechado que trémulo agoniza,
bajo el bosque se azulan los ojos de la charca...
Descanso de destierro que va camino a Suiza,
la que amara Courbet, la plácida comarca.
Te he perdido, Alsacia, donde si el Rhin desborda,
faisanes deslumbrados caen de los encinos;
donde Werther su treno por un instante asorda,
compasándolo al júbilo de coros campesinos.
De Port~Vendre a Dunkerque la tromba de tortura
no podrá enmudecer la voz de nuestras venas;
nadie podrá romper la mágica armadura
que Aymon forjó en el rojo cubil de las Ardenas.
A los férvidos labios no habrá quien arrebate
la flauta que a los siglos entrega su raudal;
tras la siega de lauros, aún llama al combate,
hermanos en la espiga, la hierba y el rosal.
Se oye entre las hojas un galopar que avanza...
Hilandera, suspénde: mi pecho va a estallar.
Hablan en voz de fuente la noche y la esperanza...
Si fuera Duguesclin volviendo a batallar...
Qué importa que yo muera sin que la veneranda
faz mire dibujarse bajo el solar fulgor.
Dancemos, hijo mío, la loca zarabanda.
Mi patria es la Miseria y el Hambre y el Amor.
Versión de Carlos López Narváez
Louis Aragon (1897-1982)
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