sábado, 20 de julio de 2013

Poesia - Poeme: Guillaume Apollinaire - Quatrième poème secret à Madelaine - Cuarto poema secreto a Madelaine - La Loreley - Links





Quatrième poème secret à Madelaine

Ma bouche aura des ardeurs de géhenne
Ma bouche te sera un enfer de douceur et de séduction
Les anges de ma bouche trôneront dans ton cœur
Les soldats de ma bouche te prendront d'assaut
Les prêtres de ma bouche encenseront ta beauté
Ton âme s'agitera comme une région pendant un tremblement de terre
Tes yeux seront alors chargés de tout l'amour qui s'est amassé dans les regards de l'humanité depuis qu'elle existe
Ma bouche sera une armée contre toi une armée pleine de disparates
Variée comme un enchanteur qui sait varier ses métamorphoses
L'orchestre et les chœurs de ma bouche te diront mon amour
Elle te le murmure de loin
Tandis que les yeux fixés sur la montre j'attends la minute prescrite pour l'assaut



Cuarto poema secreto a Madelaine

Mi boca tendrá ardores de averno,
mi boca será para ti un infierno de dulzura,
los ángeles de mi boca reinarán en tu corazón,
mi boca será crucificada
y tu boca será el madero horizontal de la cruz,
pero qué boca será el madero vertical de esta cruz.
Oh boca vertical de mi amor,
los soldados de mi boca tomarán al asalto tus entrañas,
los sacerdotes de mi boca incensarán tu belleza en su templo,
tu cuerpo se agitará como una región durante un terremoto,
tus ojos entonces se cargarán
de todo el amor que se ha reunido
en las miradas de toda la humanidad desde que existe.


 


La Loreley

A Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes Ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien
Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge

Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège
Mon amant est parti pour un pays lointain

Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon coeur me fit si mal du jour où il s'en alla

L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

Va t'en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château

Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout là-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon coeur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil



La Loreley

En Bacharach vivía una rubia hechicera
Que hacía morir de amor todos los hombres a la redonda

Ante su tribunal el obispo la citó un día
La absolvió por adelantado a causa de su belleza

Oh bella Loreley de ojos de pedrería
De qué mago tienes tu brujería

Estoy cansada de vivir y mis ojos son malditos
Y los que me han mirado obispo han perecido

Mis ojos son llamas y no pedrería
Arrojad arrojad al fuego esas hechicerías

Ardo en esas llamas oh bella Loreley
Que otro te condene porque me has embrujado

Obispo os burláis rogad por mí a la virgen
Hacedme pues morir y que Dios os proteja

Mi amante se ha ido hacia un país lejano
Hacedme pues morir porque ya no amo nada

Mi corazón me hace tanto daño es necesario que muera
Si mis ojos me vieran sucumbiría al hechizo

Mi corazón me duele desde que me dejó
Mi corazón me duele desde que se marchó

El obispo hizo venir tres caballeros con sus lanzas
Llevad hasta el convento a esta loca mujer

Vete Lore Loca Vete Lore tu mirada fulgura
Serás una monja vestida de negro y blanco

Por el mismo sendero marcharon los cuatro
La Loreley les imploraba y sus ojos brillaban como astros

Caballeros dejadme subir a aquella roca tan alta
Para ver una vez más mi bello castillo

Para reflejarme una vez más en el río
Luego iré al convento de las vírgenes y de las viudas

Allí en lo alto el viento agitaba su cabellera suelta
Los caballeros gritaban Loreley Loreley

Bajando por el Rhin se acerca quien me ama
Y de pie en su barquilla ya me ha visto y me llama

Calma corazón mi amante llega lentamente
Ella se inclina entonces y cae en el Rhin

La bella Loreley ha visto reflejados
En el agua sus ojos sus cabellos dorado

 


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